Duty is watching you!

Dans la partie ouest de notre beau pays, l’Angleterre, se trouve une île. Non, pas l’Irlande. Une plus petite, située à coté de Liverpool. Sur cette île, des champs, des fermes, des vallées. Quelques villages, même. Voire des petites villes.
Intéressons nous à l’une d’elle : Holyhead. Bourgade typique anglaise, qui, depuis maintenant une centaine d’année, accueille chaque année les élèves du pensionnat de Harper.

Harper. Derrière ce nom si majestueux en soi, se cache des dessous que les pontes des lieux tentent de cacher désespérément. Cet établissement autrefois si prisé pour son bon goût et l’excellente éducation de ses élèves, qui, ressortant des lieux, avaient le niveau certain pour entrer dans une des plus prestigieuse universités de Grande-Bretagne, est tombé entre les mains de son dernier héritier en date, et ce, depuis maintenant cinq années.

Abraham Harper dernier du nom, le dernier directeur, ce fou, comme on l’appelle au village, à depuis peu, en effet, accepté de mêler les enfants chéris d’Angleterre à la plèbe morale qui ronge notre pays. De mauvais bougres, voilà ce qu’ils sont. De bonnes notes, certes, mais hélas un lourd passé. La réinsertion dans un monde normale, c’est le but de leur venue parmi les élèves issus de nos prestigieuses familles.

Les villageois, pourtant, n’avaient pas à se plaindre. Du moins, pas avant cette rentrée 2007.
Un matin, les élèves de la Harper Boarding School découvrirent avec un certain étonnement des affiches placardées sur tous les casiers, et sur toutes les portes des salles de classes.
Des feuillets sur lesquels, imprimé en blanc sous fond noir, l’on pouvait lire : « Duty.com ».

Malgré l’affolement général des professeurs, qui ordonnèrent bien évidemment que l’on retire sur le champs cette publicité, et après avoir passé à tous les élèves susceptibles d’avoir fait une chose pareille un interrogatoire ou les châtiments corporels étaient presque utilisés, personne ne retrouva jamais le coupable. Mais, ce soir là, tous les élèves sans exceptions s’étaient rendus sur la fameuse adresse électronique, sur laquelle un seul message était posté :

J’en ai assez.
Ce bahut est une prison, et vous êtes ses prisonniers.
Vous, les professeurs qui ont passé la journée à me chercher. Je suis vexé-e- de voir le nombre de crétins que vous avez pensé avoir assez de jugeotte pour m’arriver à la cheville. Et non, je ne suis pas assez bête pour être tombé entre vos griffes, mais peut-être que me chercher fera travailler cet esprit mort qui n’a pas fonctionné depuis que vous avez mis les pieds ici.
Si je suis là, c’est pour vous réveiller, élèves de Harper.
J’en appelle à tous les pestiférés, petits intellos cachés derrières leurs lunettes à montures d’écailles ou junkies avachis derrière les bottes de foin servant à nourrir vos bestiaux pour fumer un joint ou se faire un rail de coke.
Vous qui avez entendu certaines choses, mais qui avez peur de l’avouer.
Moi, je sais tout, et sur tout le monde.
Vous, les petits bourges qui vous prenez pour les maîtres des lieux sous prétexte que votre père a payé pour que vous ayez votre petite chambre privée, dans laquelle vous abusez des petites innocentes qui pensent bêtement être au niveau de votre incroyable bêtise, uniquement à cause de leur tour de poitrine. Vous amateurs de bizutages de pauvres faiblards, qui passent leur temps à torturer les moins forts pour qu’ils fassent leurs devoirs, et à se moquer des moins populaires.
Fréquenter les pauvres? Ça viendra, et plus tôt que prévu.
Tout va changer.